Seventeen Seconds : Un mélange envoûtant de mélancolie post-punk et d'énergie grunge naissante.
“Seventeen Seconds”, le deuxième album studio du groupe anglais The Cure, publié en 1980, marque un tournant significatif dans leur carrière. Alors que leur premier album, “Three Imaginary Boys”, explorait des sonorités punk rock plus conventionnelles, “Seventeen Seconds” plonge dans une atmosphère plus sombre et introspective, annonçant le son gothique caractéristique que le groupe allait développer par la suite.
La musique de “Seventeen Seconds” est imprégnée d’une mélancolie profonde, reflétée dans les paroles introspectives de Robert Smith, le leader charismatique du groupe. Les guitares cristallines de Simon Gallup créent une texture sonore onirique et parfois angoissante, tandis que les rythmes syncopés de Lol Tolhurst apportent un dynamisme subtile à l’ensemble. L’album s’ouvre sur “A Reflection”, une ballade sombre et atmosphérique qui met en scène la voix douce et fragile de Robert Smith.
Suivent des titres emblématiques tels que “Seventeen Seconds” et “Play for Today”, deux morceaux qui illustrent parfaitement le mélange envoûtant de mélancolie post-punk et d’énergie grunge naissante présent sur l’album. La basse profonde et mélodieuse de Gallup devient un élément central dans ces compositions, tandis que la batterie de Tolhurst offre une pulsation rythmique précise et contrôlée. Les paroles explorent des thèmes tels que l’isolement, le désespoir et la recherche d’identité, reflétant l’état d’esprit sombre et introverti du groupe à cette époque.
L’album se distingue également par son utilisation audacieuse de synthétiseurs, un élément qui allait devenir une signature du son The Cure dans les années suivantes. Les claviers ajoutent une dimension atmosphérique supplémentaire à la musique, créant des paysages sonores mystérieux et oniriques.
“Seventeen Seconds” a été accueilli avec enthousiasme par la critique musicale, devenant rapidement un classique du post-punk et influençant de nombreux artistes qui suivraient. L’album a contribué à établir The Cure comme l’un des groupes les plus importants et les plus influents de la scène alternative britannique des années 80.
Les influences musicales de “Seventeen Seconds”
Il est intéressant de noter les influences musicales qui ont contribué à façonner le son unique de “Seventeen Seconds”. On peut citer:
- Joy Division: Le groupe anglais Joy Division, pionnier du post-punk sombre et mélancolique, a influencé The Cure dans leur utilisation de guitares atmosphériques et de paroles introspectives.
- Bauhaus: Un autre groupe anglais emblématique du mouvement gothique naissant, Bauhaus, a contribué à inspirer la direction musicale de The Cure avec leurs sonorités théâtrales et leurs thèmes macabres.
- Kraftwerk: Le groupe allemand Kraftwerk, pionnier de la musique électronique, a influencé The Cure dans leur utilisation audacieuse de synthétiseurs.
L’héritage durable de “Seventeen Seconds”
L’impact de “Seventeen Seconds” sur le paysage musical alternatif est indéniable. L’album a contribué à populariser le son gothique et post-punk, inspirant des générations d’artistes tels que:
- Siouxsie and the Banshees: Ce groupe anglais a exploré des thèmes similaires de solitude et de mystère dans leurs compositions musicales.
- The Smiths: Morrissey, le chanteur principal de The Smiths, a reconnu l’influence de Robert Smith sur ses propres paroles mélancoliques et introspectives.
- Interpol: Ce groupe américain post-punk revivaliste a clairement été influencé par les sonorités sombres et atmosphériques de “Seventeen Seconds”.
En résumé, “Seventeen Seconds” représente un album emblématique du mouvement gothique et post-punk, marquant un tournant significatif dans la carrière de The Cure. Son mélange unique de mélancolie, d’énergie et d’utilisation audacieuse des synthétiseurs a influencé de nombreux artistes et continue d’inspirer les amateurs de musique alternative à ce jour.
Discographie de “Seventeen Seconds”
Titre | Durée |
---|---|
A Reflection | 4:16 |
Play for Today | 3:41 |
Seventeen Seconds | 4:07 |
Secrets | 3:51 |
In Between Days | 2:57 |
The Final Sound | 3:15 |
Quelques anecdotes amusantes
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La pochette de “Seventeen Seconds” est une photo en noir et blanc prise par le photographe David Hilliard, montrant les membres du groupe dans un état contemplatif.
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Pendant l’enregistrement de l’album, Lol Tolhurst a joué de la batterie debout, car il n’avait pas accès à un siège ergonomique.
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Robert Smith a écrit la chanson “Seventeen Seconds” après avoir rêvé d’une rencontre avec son double maléfique.
En écoutant “Seventeen Seconds”, on comprend pourquoi cet album reste aujourd’hui encore un incontournable du post-punk et du gothique. C’est une œuvre complexe, poignante et avant-gardiste qui a laissé une empreinte indélébile sur la scène musicale alternative.